impulser réfugiés gironde mobilité
impulser réfugiés gironde

Elsa Burucoa – Accompagnatrice socioprofessionnelle chez Bâti (Atelier Chantier d’Insertion & Entreprise d’Insertion),
qui porte l’action du programme : « accélérateur de compétences dans le BTP ».

Joanna Bourg – Accompagnatrice socioprofessionnelle chez Mérignac Association Services (Association Intermédiaire),
qui porte l’action du programme autour des mobilités.

C’est quoi concrètement le métier d’accompagnatrice socioprofessionnelle ?

Joanna – Accompagner des personnes vers l’emploi durable
Elsa – Et sur le volet social (démarches logement, santé, etc…) et professionnel (élaboration d’un projet professionnel et pistes à mettre en place pour l’atteindre).

 

Qu’est-ce qui vous anime au quotidien ?

Elsa – L’humain
Joanna – Moi aussi !

Elsa – Ce que je trouve vraiment génial c’est l’objectif d’emploi car l’accompagnement à un but final, il y a une finalité. C’est intéressant sur la manière d’accompagner et c’est différent de l’accompagnement que l’on peut faire par exemple dans d’autres types structures.

Joanna – C’est une démarche construite. Les personnes que nous accompagnons deviennent actrices de leur parcours et autonomes. Notre objectif c’est qu’elles aient toutes les clés en main.

Quel est votre rôle dans le programme impulseR ?

Elsa & Joanna – Nous sommes référentes du programme dans notre structure. Nous participons aux temps d’échanges de pratiques, coordonnons les actions pour les personnes accompagnées et faisons le lien en interne avec les autres accompagnants socioprofessionnels.

Elsa – Je me suis portée volontaire pour être référente. Je fais également partie de l’équipe-projet qui se réunit mensuellement sur les grandes orientations du projet.

Joanna – J’ai été recrutée au moment où débutait le projet et je suis devenue référente en interne.

 

Où trouvez-vous du sens dans ce projet ?

Joanna – Je n’y connaissais pas grand-chose. Le projet m’a permis de mieux comprendre. J’ai été confrontée régulièrement à l’accompagnement de réfugiés dans mon parcours professionnel. C’est un accompagnement qui prend plus de temps au vu des nombreuses démarches administratives et sociales, surtout sur une AI (association intermédiaire), l’accompagnement des personnes réfugiées est très différent du reste des personnes que nous accompagnons.

Pour moi, le sens réside dans les échanges et les discussions, très enrichissants.  

(Temps d’échanges et débats sur les modalités et méthodes d’accompagnement socioprofessionnel dans un Atelier Chantier d’Insertion, dans une Association Intermédiaire et dans une Entreprise d’Insertion)

Elsa – Pour moi c’est le même travail. Il n’y a pas plus de sens ou moins de sens par rapport à quelqu’un qui ne serait pas réfugié. Chacun a sa sensibilité sur les migrations. Mais de manière générale, les personnes réfugiées peuvent être plus discriminées et ce programme permet qu’elles soient mieux prises en considération. Et surtout que l’embauche fasse moins peur aux SIAE (structures d’insertion par l’activité économique). Car lorsqu’on a les outils et les moyens à disposition, on peut mieux les accompagner.

 

Aujourd’hui, qu’est-ce que le programme impulseR vous apporte, dans votre pratique d’accompagnatrice socioprofessionnelle ?

Elsa – Une palette d’outils efficaces. Par exemple, le partenariat avec l’OFII (office français de l’immigration et de l’intégration) nous permet d’avoir un contact privilégié et des personnes ressources vers qui nous tourner sur toutes les questions administratives liées au titre de séjour ou au CIR (contrat d’intégration républicaine). Et nous avons pu élargir ce partenariat à l’ensemble des publics que nous accompagnons pour comprendre les situations administratives liées à tout type de titre de séjour.

Joanna – Des outils que l’on peut réutiliser avec les autres personnes accompagnées. On a des personnes ressources, un réseau d’acteurs autour du programme sur lequel s’appuyer pour plus d’efficacité. Ça m’a également ouverte encore plus sur le monde d’échanger avec les personnes réfugiées accompagnées.

 

Il y a-t-il un moment qui vous a marqué au cours du projet et que vous souhaiteriez nous partager ?

Elsa – Il y en a plein !
Joanna – Moi aussi j’en ai plein !

Elsa – Un moment d’échange lorsque j’ai accompagné les participants de Bâti sur une action interculturalité autour de la laïcité menée par ALIFS (Association pour le lien interculturel familial et social). Les échanges étaient très intéressants. Les participants venaient d’endroits du monde différents et ont pu échanger sur leurs pratiques. L’objectif de l’atelier était de réfléchir à la laïcité, comment intégrer sa pratique religieuse dans sa vie au quotidien et dans un contexte professionnel en France. Ce temps a permis de faire ressortir l’ouverture d’esprit et la curiosité des participants du programme. Alors qu’ils ont tous vécus des parcours migratoires difficiles, ils étaient très à l’écoute les uns des autres.

Joanna – Le pique-nique ! J’accompagnais Neko (à l’époque, seule femme du programme) qui avait de l’appréhension. En fait, elle a retrouvé des connaissances sur place et au final tout le monde s’est rencontré et a discuté ensemble. Un beau moment de partage !

L’action mobilité avec l’escape game, le jeu de l’oie géant et les moments de convivialité passé ensemble en visitant Bordeaux. Tous les participants se sont entraidés.

Le saviez-vous?

C'est le nombre de personnes réfugiées, protégées subsidiaire ou apatrides que la Gironde a accueilli en 2021
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